Saint Jean le Baptiste était la première oeuvre de Rodin à intégrer une collection publique britannique, et devint rapidement le symbole de son influence prédominante dans la sculpture au début du XXème siècle.  

Il s'agit de la seconde sculpture monumentale en bronze de Rodin, et a été délibérément réalisée à grande échelle pour contrer les accusations qui affirmaient que sa première sculpture, "L'Âge de bronze", avait été directement moulé sur le corps du modèle.

La forme et la modélisation démontrent la vision candide de Rodin pour le corps intacte de l'homme, une vision inspirée par Jean-Jacques Rousseau. 

L'oeuvre est également inspirée par l'apparence innatendue d'un paysan italien, César Pignatelli. Rodin était pris par la fougue, le côté rustre et la force physique de Pignatelli, déclarant: "j'ai immédiatement pensé à Saint Jean le Baptiste, c'est-à-dire une homme nature, un visionnaire, un croyant, un précurseur venu annoncer un être suprême". Dans les faits, il décrit un étranger, quelqu'un avec qui lui et d'autres artistes d'avant-garde avaient une forte affinité. Il captura le côté sauvage et nerveux pour transmettre le besoin intense de communiquer de Saint Jean le Baptiste, une lutte visible sur tout son corps.  

Rodin exposa la tête séparément au Salon de Paris en 1879; la statue entière représentant le sujet portant une croix dans la main gauche au Salon de 1880; et la statue entière sans la croix au même Salon l'année suivante. La croix fut retirée pour enlever tout contexte. Cela permit également de déévoiler le torse de la statue en entier.

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